Ultima necat

Nous mettre en relation avec le réel

 

Il y a un théâtre qui maintient les images, un théâtre qui les institue, et un théâtre qui les liquide pour remettre en circulation, dans nos vies, les énergies vitales qu’elles recouvrent sans savoir les traduire. Le monde bruit de mille discours, de mille interprétations, qui constituent un sur-texte à nos expériences sensibles. Appelons ce sur-texte réalité. La réalité, dans ce sens, ce n’est pas le réel. Là où la réalité traduit des mises en narration de nos vies, le réel est — comme disait Lacan — une chose dans quoi on se cogne. Dans cette mesure il apparaît possible d’oser le paradoxe que le théâtre peut être un lieu où nous sortons du cours réaliste de nos existences pour nous mettre en relation avec le réel.

­En d’autres termes, l’enjeu politique du théâtre serait-il exclusivement imaginaire; de porter nos imaginaires à la hauteur de notre réalité? En rajoutant du bruit dans le bruit, de la réalité à la réalité, ne risque-t-on pas d’entretenir le vacarme ambiant? Et si l’exercice immémorial de la poésie était tout simplement de mettre des coups de canifs dans la toile peinte de la réalité, pour laisser passer une lumière que nous ne verrions pas sinon?

Les lettres d'amour de la religieuse portugaise

le mardi 14 mai à 20h à l’Espace 110 (Illzach)

L’amour fou. L’amour tragique. 1669. Une voix de femme s’élève depuis la cellule d’un couvent lointain pour chercher un amant qui est parti et ne répond plus. Elle bascule dans l’abîme, dans le sauvage. Elle écrit cinq lettres demeurées parmi les plus célèbres de la littérature française comme le témoignage fracassant d’une passion féminine qui se libère des interdits et de la bienséance pour se dire dans une langue puissante. Cinq lettres qui prennent la forme et le mouvement de cinq actes tragiques. Jusqu’à la catastrophe. Un poème ciselé dans le désir total. Un classique de la littérature française du XVIIe siècle, dans une mise en scène de glace, d’eau, d’éclats de lumière, de performance vocale et sonore.  

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